Christophe Desjours parle vrai..la destruction systématique des dispositifs de défenses collectives renvoie chaque travailleur à l’optimisation de sa petite entreprise personnelle. La dénonciation de l’organisation marchande et délirante de l’offre de prise en charge individuelle par les patapsychologies et autres outillages dérisoires est sans appel…Merci Christophe Desjours de parler aussi clairement des enjeux idéologiques de l’organisation du travail, ces formes nouvelles de l’aliénation. Il est temps de penser et, pour cela, de relire Marx, Heidegger, Michel Henry, Simone Weil, ces grands lanceurs d’alerte qui ouvrent à une compréhension profonde et convergente de ce qu’est le travail vivant par opposition au travail abstrait comme marchandise.
Sans doute sommes nous tous complices du deni de la subjectivité de l’homme au profit de la production (j’ai failli écrire au profit du profit). « là ou est la difficulté est la solution » nous rappelle Holderlin.
Cette dénonciation parait sans doute plus claire que celle de Jean Oury qui présuppose une connaissance profonde de Kierkegaard, de la phénoménologie Heideggerienne, de Lacan…
Les faits chez Desjours, l’élaboration chez Oury…voilà une base solide pour une éthique dans le travail
Bibliographie
Chenavier R. (2001), Simone Weil une philosophie du travail, Paris, Le Cerf, La nuit surveillée
Debord G, (1989), Commentaires sur la société du spectacle, Gerard Lebovici
Téléchargeable gratuitement sur la toile
Henry M. (1976), Marx, Une philosophie de la vie (I), une philosophie de la réalité (II), Paris, Gallimard.
Henry M. (1987), La barbarie, Paris, Grasset.