Improbable vaisseau échoué sur la grève
Troublant vestige de l’impossible voyage
Tu jettes, pathétique, tes bordées végétales
A la face d’un monde qui déjà n’est plus
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Tension d’une trajectoire au bord de l’abime
Blessure intempestive qui force l’être
Lèvres avides qui s’ouvrent à l’indicible
à la plénitude apaisée, au mystère du néant
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S’ouvrir à la promesse.
Etirer l’aube jusqu’à l’acmé du désir.
Se faire homme plus qu’homme,
Enfin, ouvrir au mystère
Pour accueillir et l’aube et la vie
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La nature pleure sa divine semence
Le grand dieu Pan fouille l’insigne
Pour offrir à l’impossible
L’éblouissement de l’être
Guirlandes éternelles d’un bonheur inaudible
Les perles de pluies accrochent leurs reflets
A l’insolence inattendue de la présence :
Au-delà de l’in forme, au vertige du vide : prendre le risque de l’existence.
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Oser suspendre l’instant présent
Pour offrir à l’inconnu
Les larmes du bonheur
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La tendre blessure palpite et se donne
Sous son bouchon végétal
Tandis qu’insiste, incertaine
la trace de l’oubli
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Sous la peau de l’apparence
Le capillaire nourricier
irrigue le mystère
à l’éclos de l’inattendu
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Accomplir son destin
poursuivre son œuvre
Obstiné et solitaire
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Je ne suis ni plus, ni moins
Qu’une existence hâtive
Il n’y aura ni avant, ni après
Hors la passion du désir :
Être là, simplement, dans l’ouvert de l’évidence
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Au cœur du flot la géologie du désir
Epuise l’écoulement du temps
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Fouiller l’intime
et débrider la blessure
pour offrir à la source
le choix de la résurgence
Vertige de l’illusion, illusion du vertige
La vie s’épuise et se fige
Dans la contemplation fascinée de l’apparence
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Pure vibration la forme se donne
Danse aveugle du hasard
Pulsation obstinée de l’origine
Accouplement compulsif
Qui sculpte inlassablement
l’au-delà de l’apparence
Pour écrire, suspendu
Le mystère absolu de la Vie
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Hisser le doute jusqu’à l’infini de l’espérance
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Légende
Au creuset de l’amour les larmes du désir,
Oser graver ma légende en ton corps de femme
Et te faire une d’âme et de chair
Eveillée parmi les éveillée, Soutenir enfin l’absence
Pour annoncer ta présence aux larmes du bonheur
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Tisser sa vie avec obstination
Accepter l’aventure et la rencontre
Entrelacer les destins
Pour construire à la fois
Et l’abri et l’ouvert
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A toi
Le grand Dieu Pan éjacule et ses larmes de sperme fécondent le monde. De son organe puissant, il fouille et laboure la terre, promesse d’une aube à venir.
Et, toi tu m’es liane, ligne de fuite végétale et souveraine, tendue vers un ciel incertain offrant ta divine blessure à ma main d’artisan.
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