Arts martiaux et coaching

Normal
0

21

false
false
false

FR
X-NONE
X-NONE

/* Style Definitions */
table.MsoNormalTable
{mso-style-name: »Tableau Normal »;
mso-tstyle-rowband-size:0;
mso-tstyle-colband-size:0;
mso-style-noshow:yes;
mso-style-priority:99;
mso-style-parent: » »;
mso-padding-alt:0cm 5.4pt 0cm 5.4pt;
mso-para-margin-top:0cm;
mso-para-margin-right:0cm;
mso-para-margin-bottom:10.0pt;
mso-para-margin-left:0cm;
line-height:115%;
mso-pagination:widow-orphan;
font-size:11.0pt;
font-family: »Calibri », »sans-serif »;
mso-ascii-font-family:Calibri;
mso-ascii-theme-font:minor-latin;
mso-hansi-font-family:Calibri;
mso-hansi-theme-font:minor-latin;
mso-fareast-language:EN-US;}

Cela fait plusieurs fois que l’on vient chercher auprès de moi des idées sur « l’utilisation » des arts martiaux dans le coaching. D’emblée, le problème est mal posé, car  l’art martial est tout sauf une collection de techniques à utiliser

C’est que les arts martiaux fascinent et font fantasmer : délire de toute puissance, d’invincibilité, image du valeureux combattant, bien en phase avec l’idéologie néo-libérale de la loi du plus fort.

Aikido

Moyennant quoi on se leurre et on se fourvoie, car tout pratiquant sérieux, engagé avec un vrai professeur, fait  chaque jour l’expérience qu’il faut d’abord et pour longtemps abandonner l’idée d’efficacité pour, peut-être, accéder à une autre forme d’efficacité. Car c’est d’abord cette capacité à abandonner toute volonté propre, tout objectif pour se fondre dans la situation, pure présence sans enjeu, qui fonde la voie martiale.

Les histoires se transmettent de génération en génération dans l’univers martial.

J’aime bien ce petit conte :

Un élève se présente à la porte du Dojo d’un grand Maître et le supplie  de le prendre comme disciple. Le grand maître finit par accepter en exigeant une obéissance  sans question, ce qui ne veut pas dire sans questionnement. Pendant un an, le Maître ne donne rien d’autre comme exercice que de  marcher en équilibre sur le bord du tatami, inlassablement.  Le disciple, de plus en plus courroucé, interpelle  le Maître en lui disant qu’il est venu pour apprendre des techniques, que sa volonté avait été suffisamment mise à l’épreuve . Il serait, peut-être,  temps de passer à autre chose..

Le Maître lui propose alors de le suivre et l’emmène  au bord d’un ravin profond. Seul un arbre abattu relie les deux rives.  Il lui bande alors  les yeux et lui dit « traverse ! ».

L’élève  comprit alors le sens profond de l’exercice et reprit sans rechigner ses tours de tatami.

On aurait tort de ne voir dans cette histoire qu’une fable sur l’habilité et une forme exacerbée de l’apprentissage. Il s’agit beaucoup plus profondément de la mort de l’ego qui, seul, peut installer une présence authentique au-delà de toute peur. Que l’on perde, y compris la vie, ou que l’on gagne cela, n’a aucune espèce d’importance…Il n’y a donc plus d’enjeu à gagner ou perdre ! Et c’est bien cette absence d’enjeu qui permet d’être pleinement dans la situation….Et, donc, permet de d’accéder à une extraordinaire efficacité: « tout ce qui est vrai est paradoxal ».

La première leçon à tire est celle d’une éthique : être présent à tout ce qui se présente, sans jugement, voir ce qui  « est ». Voilà l’ordonnance anti bluff ! Accepter et rentrer dans sa peur quand on a peur, accepter sa violence et rentrer dans sa violence quand on est violent, repérer son orgueil, sa vanité (dans le temps l’étiquette voulait que l’on remercie un partenaire qui vous a fait mal, car il vous a permis d’apprendre quelque chose !) …abandonner les masques quoi, ceux de la soi-disant bienveillance, de la soi-disant non-violence, de la soi-disant humilité  pour entrer dans ce que l’on est ici et maintenant et s’accepter comme tel.

Cette expérience ne peut se faire sainement que sous la direction d’un professeur expérimenté capable de remettre les pendules à l’heure si nécessaire. La question du cadre se pose, donc….

Je me souviens de Maître Chiba, grand Maître d’Aïkido, qui lors d’un stage a demandé : ceux qui pensent mériter leur ceinture noire la garde, les autres l’enlèvent…peu acceptèrent de l’enlever !  Mais Maître Chiba les prit au niveau de leur prétention. La leçon fut sévère. Certains comprirent d’autres non et colportèrent la réputation de violence de Chiba Sensei sans comprendre le cadeau qu’il leur avait fait… Prendre au mot, débusquer les prétentions, faire tomber les masques des illusions voilà la véritable bienveillance de celui qui veille-bien à ouvrir ses élèves à leur vérité.

Donc, bas les masques, voilà le travail de base, le plus difficile, le plus ingrat, mais le plus indispensable.

 Oui…si elle est entendue, c’est une sacrée leçon pour les coachs, pour les managers…et tous les autres

Lucien Lemaire

Co-Presense

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.