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Jean Oury est mort.
Ce nom ne dira pas grand-chose à la plupart des coachs. Peut-être même que pour la nouvelle génération de psychiatres, biberonnée à la chimie et au comportementalisme, l’aventure extraordinaire de la clinique de Laborde , ne signifie pas grand-chose, non plus sans doute que la psychiatrie institutionnelle qui clame haut et fort qu’avant de prétendre soigner les malades, il faut d’abord se soigner soi et soigner l’institution. Je les entends d’ici: Comment! même avec nos diplômes?
Bien sûr, avec cette mort disparait une forme de psychiatrie qui s’appuie sur une fréquentation intime de la psychose, non comme maladie mais essentiellement comme possibilité de l’être homme. Mais pour moi disparait surtout l’infatigable questionneur de l’humanité de l’homme, un marcheur, comme Henri Maldiney dont il était très proche.
Je pense que la psychiatrie institutionnelle, dans un monde qui serait plus préoccupé de sens que de profit à tout prix, offre des dispositifs qui pourraient fertiliser une entreprise qui se préoccuperait de la qualité, je veux dire de l’asepsie, de son fonctionnement autant que d’une organisation univoque de la production…pas si sûr qu’on y perdrait tant que ça en rentabilité.
Et puis j’aime son humour lucide et subversif quand il dénonce les « ça va de soi », experts en tous poils, donneurs de leçons, bardés de leurs certitudes et de leurs doctes masques. Certes travailler avec les « ça ne va pas de soi », ceux qui questionnent, se questionnent, n’est pas de tout repos mais seul le remaniement qui interroge sans relâche le désir permet de prévenir (toujours mieux que guérir, non?) les prises de pouvoir perverses. Finalement, un bon moyen de soulager la sécurité sociale!
En ces temps où l’imposture se répand comme une trainée nihiliste, le penseur infatigable qui, de Heidegger à Marx, de Szondi à Lacan, de Gagnepain à Maldiney, pour ne citer qu’eux n’a cessé d’élaborer, d’interroger, de s’interroger et, sur le métier, de remettre son ouvrage.
Ce fut, aussi, un homme de Parole dans tous les sens du terme, une Parole qui engage et qui l’engage, le met en risque à chacun des séminaires qu’il animait, dans la spontanéité la plus totale, en particulier à Sainte Anne. On en oublierait presque qu’il avait aussi un style, une écriture.
Jusqu’à la mort de Lacan il sera resté en analyse avec lui…j’entends tant de coachs qui pensent sérieusement avoir travaillé sur eux après 4 week end de PNL, six mois de sophrologie…
Jean Oury a rejoint ces autres trublions, empêcheurs de gérer en rond : Jacques Schotte, Felix Guattari, François Tosquelles, Jacques Lacan, Henri Maldiney…
Alors pour ceux qui veulent découvrir Jean Oury, je conseille, de regarder
· « La moindre des choses », un film de Nicolas Philibert et les bonus du DVD, en particulier l’entretien de Nicolas Philibert avec Jean Oury
· https://www.youtube.com/watch?v=k83tSwreK8w&feature=kp – l’émission consacrée à Laborde par « cinq colonne à la une »
Et de lire
· Jean, Oury, Marie Depussé, « A quelle heure passe le train », Calmann Levy, 2003