Lorsque Macron (et beaucoup d’autres) tentent de mobiliser les foules autour de ce slogan « la valeur travail » il faut sans doute entendre « travailleur à ta place et le monde, le mien, sera bien gardé ».
Car désormais le travail est le pur produit d’un système gestionnaire autonome asservi à la technique ultime justification des assignations dans le processus de production. La forme Macronienne du TINA
C’est pourquoi je signale le puissant livre de JM Vincent « critique du travail : le faire et l’agir » dont je soumets ici l’avant-propos qui éclaire lumineusement la question de l’implosion du politique et de l’émergence du populisme sur fond de mouvement brownien.
C’est, donc, bien la valeur travail qu’il s’agit de remettre en question, non pas le travail en tant qu’auto-organisation sociale d’une collaboration vivante pour la production collective des biens nécessaires, ou non d’ailleurs, l’agir, mais du travail comme asservissement à des processus imposés comme naturels, transhistoriques, dont les finalités échappent aux producteurs eux même, le faire.
Cette autonomisation de la technique comme dernier avatar de l’asservissement des travailleurs avait déjà été pointé par Simone Weil mais a échappé à la pensée du mouvement ouvrier qui s’est enlisée dans les questions tactiques et pratico pratiques.
On ne s’étonnera, donc, pas de voir le chapitre 4 du livre consacré à un rapprochement remarquable entre un Marx « ésotérique » , celui qui au-delà des textes canoniques remet en question implicitement les catégories mêmes des valeurs, dont la valeur travail, et la pensée d’Heidegger sur l’arraisonnement, la technique et le Dasein comme temporalité vivante et être avec.
Voilà pour moi qui tentait de tenir les deux bouts de deux pensées bouleversantes, le chainon manquant.
Je me souviens de ce livre sur le coaching dont l’introduction scotomisait (explicitement) la dimension sociale historique comme hors sujet pour le coaching.
On n’en perçoit que mieux l’ancrage ideologique non questionné
J’espère que les coachs qui auront le courage de lire ce livre, 10 € sur cairn info, pourront voir s’ouvrir un champ de travail tout à fait nouveau et exaltant car il permet d’envisager tout autrement la question du collectif dans l’organisation.
Ici penser c’est agir!
J’en ferai une recension complétée quand je l’aurai assimilé.