Un monde qui n’est plus…ou alors bien caché

Finalement le net ce n’est pas seulement le  degré zéro  de l’information rendue au rang de buzz, c’est aussi une occasion de rencontre. Parfois naviguer n’est pas un vain mot ! Ce peut être, au lieu d’une forme d’abrutissement, une forme d’itinérance poétique.

C’est ainsi que je suis tombé sur les vidéo du cours d’adieu  du regretté Jacques Schotte, psychiatre dans un temps où la psychiatrie pensait. Un monde se meurt, sans que le monde nouveau soit encore très clair, mais il en reste quelques traces. Je vous invite à regarder ce cours final dans lequel il retrace ses rencontres (avec, entre autres, Binswanger, Maldiney, Lacan, Szondi, Oury…excusez du peu) avec une truculence réjouissante, jubilatoire, vivante, quoi!

Un monde, celui d’une humanité « humaine »,  est en péril. Il est dévoré de l’intérieur par l’impérialisme idéologique et marchand du DSM V, des sciences « cognitives » , de la pénalisation de la maladie mentale, du mépris pour les « sans dents » , qui scotomise l’humain et hypostasie le totalitarisme gestionnaire et marchand.

C’était un monde  où un psychiatre, Lucien Bonnafé,  pouvait encore dire en étant entendu, éventuellement un peu compris :

« On reconnait le degré de civilisation d’une société à la manière dont elle traite ses marginaux ».

Un monde pas tout à fait mort qui vient encore nous questionner, en particulier en tant que coach,  dans notre capacité d’empathie.

Car je me souviendrais toujours de cette réflexion d’une coach de bonne  notoriété, ingénieure par ailleurs d’une ecole de tout premier plan,  avec laquelle je prenais un pot au café Baubourg. Une  très vieille femme cassée en deux par la maladie et la vieillesse faisait la manche. Je me laissais aller à un geste de compassion et me demandais tout haut comment une société riche et civilisée pouvait produire autant de laissés pour compte. Avec une surprise manifestement douloureuse, elle me répondit que c’était son karma et qu’elle avait, sans aucun doute,  mérité son destin et, donc, qu’elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle même, indigne d’un regard ou d’une marque de sympathie!

Rajoutant d’ailleurs que ma réaction était suspect, si peu managériale  (sic)!

Comment un coach peut t-il être aussi infirme de l’empathie! Voilà, entre parenthèses, ce qui ne doit pas arranger son propre karma, foi de Bouddha!

A écouter et réécouter

 Lucien Lemaire

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