Le Tout du Trou: prolégomènes à une métaphysique du Trou

Il est des œuvres, et des auteurs,  qui surgissent de l’oubli et qui mènent à de puissantes révolutions épistémologiques. Jean Baptiste Botul philosophe trop longtemps oublié est de ceux-là.

BotulOn se souvient du choc de la  « la vie sexuelle d’Emmanuel Kant » dont la remarquable recension par  notre géo-politologue génial, BHL, a su mettre en évidence l’intérêt,  comme  chainon manquant, entre la vie privé obsessionnelle du grand philosophe et l’ampleur de son œuvre. Le regard sur « la critique de la raison pure » en a été définitivement transformé.

C’est pourquoi je ne peux passer sous silence ce nouvel ouvrage, exhumé depuis quelques années et pourtant quasiment  censuré comme si nos élites avaient peur d’en tirer toutes les conséquences.

Je veux parler « du trou au tout » où, pour la première fois dans l’histoire humaine, un penseur  développe avec conséquence ce qui pourrait bien apparaitre   comme  une première  métaphysique du trou.

Ce n’est sans doute pas un hasard si Botul vient nous interpeller au moment même où nous sommes au fond du trou ! Cette collision avec la brulante actualité fait sens!

Il le fait dans une forme révolutionnaire, l’auto correspondance, grâce à laquelle il entretient un dialogue  avec lui même (ça lui évite d’avoir à payer des timbres)  puis virtuellement  avec Sartre en Stalag et, plus anecdotiquement (quoique !) avec le castor. Je reviendrai, à la fin,  sur les enjeux de cette forme étrange et ce qu’elle montre psychanalytiquement de l’identité intime de notre auteur.

Mais il nous faut d’abord évoquer les questions profondes auxquelles avec courage, il se confronte.

Car enfin qu’est qu’un trou ? Nous interpelle-t-il. Est-ce qu’un trou sans fond est toujours un trou (on voit poindre, ici, l’important problème du passage à la limite) ? Le bord fait il parti du trou ? Existe-t-il des trous sans bord ?….

Arrêtons-nous quelques instants sur ces deux dernières questions fondamentales (ou plutôt de fond, c’est plus juste pour un trou).  C’est dans un dialogue avec Sartre que ce dernier va entrevoir une vérité qui converge, mais il ne sait pas encore, avec les  recherches en mathématiques les plus récentes  de son époque.

En effet Jean Paul Sartre suggère que la nature du bord d’un trou serait visqueuse. Et là, il échoue à deux doigts du but, les mathématiciens me suivront.

Car la nature des bords du trou n’est pas visqueuse mais adhérente. Cette petite précision permet d’introduire une typologie des trous par leur topologie propre.

Pour certains trous, l’adhérence appartient au trou, on dira que ce sont des trous fermés (des trous noirs ou des tombeaux, telle est la question).

Pour d’autres, l’adhérence n’appartient pas au trou, on dira que ce sont des trous ouverts (des tunnels ou trous de vers car Botul construit son œuvre à l’époque ou Einstein développe la relativité générale)

Enfin les derniers sont  à la fois ouverts et fermés. Ce sont des trous compacts : des pavés dans la marre ou plus vulgairement des trousduc.

Il faudrait développer cette piste et la confronter avec les topos Lacaniens pour montrer que l’inconscient est un trou mais quel type de trou ?…« L’inconscient est ce chapitre de mon histoire qui est marqué par un blanc ou occupé par un mensonge …. », on voit que Lacan hesite encore à parler de trou et préfère laisser un blanc!

Enfin, je voudrai évoquer la percée conceptuelle la plus grandiose, véritable coup de tonnerre dans le ciel serein du marigot philosophique (à moins que ce ne soit la dénonciation élégante de la bouffée délirante de nos temps incertains).

Car comment passe t-on du Trou au Tout?

Là, je vous demande de me suivre avec le sérieux et l’attention requise.

On passe du Trou ou Tout en deux étapes :

·         La première étape consiste à laisser tomber l’aire (l’R, Botul est un Lacanien qui s’ignore) car passer du trou au tout consiste à étendre infiniment la surface du trou ce qui introduit, je vous le fait remarquer, une solution de continuité car on ne peut penser une aire infinie.

·         Alors comment Botul va se sortir de ce piège à la limite : en fermant l’espace par un e-T (un étai) qui est le garant qu’on ne peut tomber dans un trou sans limite.

Évidemment, la conséquence en est que le tout est borné ! Il n’y a pas de meta espace, comme dirait Lacan reprenant Gödel.  Génial, non ?

Je suis surpris que nos grands philosophes ne soient pas encore emparés de la question.

Alors je demande, ici, solennellement à Michel Onfray : quand on est au fond du trou, qu’est-ce que l’éternel retour du même? que peut la volonté de puissance ? Le trou n’est-il pas la matrice confortable  de l’hédonisme qui serait alors une philosophie  condamnée à pourrir au fond du trou ?

J’entends déjà eric Zemmour hurler aux prémisses des dégénérés  soixante huitars (ici plus  tôt, 1940,  que tard !), ce féminisme pervers triomphant , cancer pernicieux qui envahit déjà la pensée. Car qu’est-ce qu’une pensée du trou sinon celle du vagin universel que nous refile les sectaires de la théorie du genre (l’influence du castor, je vous l’avais dit).  J’invite Eric (oui je l’appelle Eric) à calmer sa virilité militante et auto proclamée car après tout, on passe du trou, de l’invagination  au phallus par un retournement  continue (je laisse aux mathématiciens le soin de nous en  donner l’équation différentielle….). Ainsi mâles et femelles sont les deux faces d’une même réalité (comme le savait déjà Platon !). Bon, Eric, je te laisse réfléchir

Vous comprenez pourquoi je suis un Botulien convaincu et enthousiaste !

Pour terminer je veux mettre en perspective la forme choisie par notre auteur : l’auto correspondance. Comment ne pas y voir une métaphore des origines, ce moment où le tout petit enfant, encore vierge d’idées préconçues,  se constitue en tant que sujet dans ce processus fondateur  du narcissisme que René Roussillon appelle Homosexualité Primaire en double.

Allez, Eric, ne va pas nous faire un infarct…Tout ça, c’est  pour rire !

Lucien Lemaire

Botulien mais anti botulique

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