
“Voici que les hommes s’échangent maintenant les mots comme des idoles invisibles, ne s’en forgeant plus qu’une monnaie : nous finirons un jour muets à force de communiquer; nous deviendrons enfin égaux aux animaux, car les animaux n’ont jamais parlé mais toujours communiqué très très bien. Il n’y a que le mystère de parler qui nous séparait d’eux. A la fin, nous deviendrons des animaux : dressés par les images, hébétés par l’échange de tout, redevenus des mangeurs du monde et une matière pour la mort. La fin de l’histoire est sans parole.
A l’image mécanique et instrumentale du langage que nous propose le grand système marchand qui vient étendre son filet sur notre Occident désorienté, à la religion des choses, à l’hypnose de l’objet, à l’idolâtrie, à ce temps qui semble s’être condamné lui-même à n’être plus que le temps circulaire d’une vente à perpétuité, à ce temps où le matérialisme dialectique, effondré, livre passage au matérialisme absolu – j’oppose notre descente en langage muet dans la nuit de la matière de notre corps par les mots et l’expérience singulière que fait chaque parlant, chaque parleur d’ici, d’un voyage dans la parole; j’oppose le savoir que nous avons, qu’il y a, tout au fond de nous, non quelque chose dont nous serions propriétaire (notre parcelle individuelle, notre identité, la prison du moi), mais une ouverture intérieure, un passage parlé. …”
Devant la parole, Valère Novarina
L’invective, la manipulation, la désinvolture sur les faits, les détournements, la disqualification et parfois la bêtise qui se conjugue à l’ignoble, voici le champ de bataille des derniers hommes…..
Faut il rester les bras ballants à regarder l’effondrement généralisé? faut il se retirer dans la montagne comme le sage taoïste? Faut il éructer avec les éructeurs précoces qui crachent leur haine, qui? qui? qui?
Peut être simplement se recentrer sur son éthique et tracer son sillon.
Le coach plus que tout autre a une responsabilité, une lourde responsabilité. Il se doit d’être « sérieux » au sens de Kierkegaard , abandonner ses bluffs, ses compromissions, être au clair avec ce qu’il engage réellement dans sa pratique et ses discours.
C’est pourquoi j’ai accepté de m’exprimer sur « mes » positions et mes convictions dans cet interview.